Terminator Renaissance
McG

DeterreRatage de coche concernant le duel de préquels StarTrek/Terminator de cette fin de printemps 2009.  On porte le premier aux nues et on dédaigne gentiment le second, quand le film de Abrahams se noie dans des ambitions scénaristiques vaines (voyages dans le temps incompréhensibles, rapport familiaux dignes des pires Danièle Thompson…). Bref, Star Trek est peut être bien space, mais question opéra il peut repasser. Tandis que Terminator 4, lui,  nous en met plein la gueule pour (presque) pas un rond. Et surtout (enfin !),  il nous fait vivre ce que tous les inconditionnels du robot tueur ont toujours rêvé sans pouvoir l’obtenir, à savoir la Guerre des Machines.

C’est essentiellement par cette habileté à étoffer de manière studieuse et plutôt humble un environnement simplement esquissé il y a vingt-cinq ans (villes en ruine, paysages lunaires, bunkers glauques), par ce schéma respecté du combat épique mais perdu d’avance magnifié par Cameron, que McG nous emporte. Terminator Renaissance n’a pas d’autre but que de retranscrire du mieux qu’il peut un rêve élaboré par deux générations de cinéphiles.  Or que pouvait-on attendre de cette fameuse Guerre des Machines ? Du fer et du sang, de la baston, point. Le pari est réussi, et en ce sens Terminator Renaissance est « juste » un très bon film d’action. Ce qui n’est pas rien, dans cette ère du tout synthétique, où tout se passe souvent trop vite pour que l’on puisse comprendre quoi que ce soit à l’action, justement. Ici tout est filmé à hauteur (et faiblesse) d’homme, ce qui rend les robots véritablement terrifiants ; les effets spéciaux, ailleurs prétextes à des délires visuels suscitant l’incrédulité, sont ici omniprésents, bien sûr, mais uniquement au service d’une ambiance que l’on connaît déjà. S’il y a bien un film qui pourrait ne pas faire regretter les bonnes vieilles maquettes, c’est bien celui-ci ! Bref, le combat humain/machine retrouve ce statut mythique qu’il a acquis dans les deux premiers épisodes de la saga. C’est d’ailleurs la plus-value de ce nouvel épisode par rapport à l’honorable T3 de Mostow, qui, lui, ne faisait QUE dans la bourrinade haut de gamme, sans challenge artistique aucun.

Et puis, mine de rien, comme ça, hop, T4 comble quelques trous « historiques » de l’histoire avec une certaine finesse (pas d’inquiétudes, il n’y aura pas de méchant spoiler ici). Alors bien sûr, on pourra toujours arguer qu’il y a quelques errances scénaristiques, mais ce serait tout de même sacrément gonflé quand on connaît les (superbes) aberrations qui servent de fil conducteur depuis toujours à la série (cf. le Futur réécrivant le Passé dans T1). On pourrait aussi se plaindre du choix de Christian Bale en John Connor, dont le seul bon rôle fut celui de Machinist (mais à l’époque, il faisait 40 kilos de moins, et ne devait plus avoir toute sa tête). Aujourd’hui il est la mauvaise étoile que l’on connaît, mais il reste étrangement absent de l’écran… Et grâce à McG, quand il apparaît, il a la bonne idée de se taire souvent. Donc on passe. Contre toute attente, une très bonne surprise donc, et qui met l’eau à la bouche pour cette nouvelle trilogie annoncée.

François Corda

bub

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Terminator Renaissance de McG (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne ; 1h48)

Date de sortie : 3 juin 2009

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