FLORENCE & THE MACHINE
ceremonials

Enterre2011, millésime de la diva ? Oui sans doute. PJ Harvey, Björk, Zola Jesus, Lady Gaga, Camille par chez nous, et maintenant Florence & the Machine… Ouf ! Toutes ces femmes ont rencontré le succès cette année, qu’il soit public, critique, ou les deux. A tort ou à raison, peu importe. Ce qui est sûr c’est que Ceremonials arrive après tout le monde, et à un stade où, après dix mois de vocalises non-stop, bonnes et mauvaises, on n’en peut plus. Il fallait donc du gros niveau pour relancer notre intérêt dans le domaine. Malheureusement la londonienne ne fait rien pour qu’on l’aime, son album est gavé comme une oie. Nous de même.

On est d’autant plus vite saturé que tout semble avoir déjà été dit plus tôt cette année par la reine d’Angleterre (Miss Harvey et la pop-folk vaporeuse de son Let England Shake, superbe) et dans ce dernier trimestre par la folle Camille, dont le fantasque Ilo Veyou nous a mis dans tous nos états.  Florence & the Machine est, elle, plutôt dans la mouvance mystico-électronique de Lady Gaga, Zola Jesus et Björk. Autrement dit c’est une voix puissante emballée dans un décorum pesant, aussi bien vestimentaire qu’instrumental.

Ceremonials est un disque bourré jusqu’à la gueule, surchargé, et paradoxalement vide de sens. Comme ses acolytes à l’organe vocal bien pendu, Florence porte une robe tarabiscotée qu’elle affiche en couverture de son disque, mais sa pose de diva transie s’accorde mal avec sa musique froide et gorgée de chœurs, ses mélodies pompières dopées par un orchestre au grand complet (piano, boîtes à rythmes, batterie, guitares, basse, harpe, synthétiseurs, n’en jetez plus). C’est assez impressionnant à la première écoute, mais très vite, dès que l’on a gratté la surface et écouté plus de trois titres, on cherche en vain une âme derrière cette façade tape-à-l’œil. Ça ne chante pas, ça gueule. Ça ne joue pas, ça tape. Et c’est la même recette à chaque morceau, des couches et des couches d’instruments que l’on superpose pour grossir le son, jusqu’à l’indigestion. C’est épuisant !!

Bref, Florence & the Machine, c’est une belle robe, une belle voix, de beaux instruments, soit. Mais c’est surtout un beau bordel sans queue ni tête qui n’appelle que deux choses : du silence, et un peu plus de sobriété. Stop aux cantatrices en plastique !

François Corda

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Florence & the Machine / ceremonials

Date de sortie : 31 octobre 2011

 

bub

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