THE DEVIL’S REJECTS
Rob Zombie

DeterreThe Devil’s Rejects est un film d’horreur bienfaisant. Un film d’horreur dans lequel l’oppression et le malaise n’ont pas leur place. Ce n’est pas seulement parce qu’on y rit souvent : il souffle dans ce portrait de famille psychopathe dans la Californie des années 70 un vent de liberté qui donne des ailes.

A l’image de ce dernier plan qui survole la superbe vallée d’Antelope, gorgée de soleil, The Devil’s Rejects porte en lui une légèreté qui s’accommode parfaitement des excès gore dont le film déborde. Ces rebuts du diable sont des cousins éloignés de la famille Sawyer (Massacre à  la Tronçonneuse). Ils sont dégénérés, cela ne fait aucun doute, mais ils débordent de vie. Ils savent s’arrêter dans leur fuite pour manger des glaces, ou aller se saouler et se droguer dans un bordel. Ils provoquent Dieu et ses commandements. Ces rebuts du diable sont libres et se sentent libres de faire absolument ce qu’ils veulent, y compris porter sur eux le masque de chair de l’une de leurs victimes.

Les viols, les meurtres, la torture, tout cela n’est qu’un jeu pour eux : pas tant pour jouer avec les nerfs de leurs victimes que parce qu’ils aiment s’amuser. Et cet amusement, proche d’une certaine forme de naïveté infantile, est communicatif. Beaucoup plus que l’acharnement du shérif Wyndell à traquer cette famille. Ce shérif Wyndell qui rêve de vengeance quand ses pires ennemis ne pensent qu’à prendre du bon temps ! Si bien qu’on s’attache à ces gais-lurons déséquilibrés. A moins que ce ne soit pour l’image de la liberté qu’ils projettent… Parce qu’ils semblent impossible à arrêter, et que, même lorsqu’ils sont capturés, il semble impossible de leur voler le capital d’affranchissement qu’ils ont accumulé avec les années.

Rob Zombie a su reconstituer à merveille une époque à laquelle tout semblait possible : époque de la révolution sexuelle (incarnée par une mère et une fille aux physiques d’anges) ; époque de la musique « peace and love » (illustrée par une superbe bande originale) ; époque des grosses voitures qui vous permettent de parcourir en une journée les paysages magnifiques d’un pays qui affichait, déjà en ce temps, des contrastes fascinants entre les espaces de liberté qu’il offre, son puritanisme et sa violence. Il y a tout cela dans The Devil’s Rejects.

François Corda

 

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The Devil’s Reject de Rob Zombie (Etats-Unis ; 1h47)

Date de sortie : 19 juillet 2007

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