Lady Chatterley
Pascal Ferran

EnterreJe me rappelle être sorti du cinéma avec un double sentiment. Aux amis ensuite qui me demandaient si je recommandais le film je répondais que oui, que c’était un bon film, un film intelligent. Mais je ne pouvais m’empêcher de préciser que je m’étais ennuyé pendant toute la projection. Avant de compléter mon jugement d’ailleurs en affirmant que ça n’était en rien contradictoire. Lady Chatterley était comme une belle femme, comme le personnage du film (ce qui est commode), brillante par moments, estimable car cultivée et passionnée, humaniste même, mais pour laquelle je n’éprouvais aucun désir. Sauf que parmi mes amis quelqu’un peut-être pourrait en tomber amoureux. Un homme des bois, tant qu’à filer la métaphore. Et je précise bien que ce n’est pas un regard condescendant que je porte sur elle. Seulement en quelque sorte clairvoyant quant à ma propre machinerie sentimentale, qui n’est celle de nul autre.

Si j’avais à noter la rencontre en elle-même (car je ne peux imaginer sanctionner autre chose), je veux dire la rencontre que j’ai vécue avec le film Lady Chatterley, j’hésiterais entre deux notes : 8/20 ou 18/20. Pour choisir il me faudrait prendre parti. Question de ligne éditoriale personnelle : est-ce que je valorise les rencontres électriques ou la douceur tenace d’avoir découvert des gens bien ? Hummmm… les rencontres électriques, assurément. Seul un coup de foudre m’aurait permis de dépasser cette question. La lumière éblouissante tombera sur un autre homme des bois prêt à fendre l’armure de bête pour laisser libre cours à son hyper sensibilité. Ce n’est pas le fantasme de Jacques.

Jacques Danvin

Jacques Danvin

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Lady Chatterley de Pascale Ferran (France ; 2h48)

Date de sortie : 1er novembre 2006

bub


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