Jérôme Bonnell
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ssFocusÀ l’occasion de la sortie ce mercredi 10 Avril du Temps de l’aventure, retour sur la carrière de Jérôme Bonnell, 35 ans, déjà auteur de quatre films « choral » toujours bien reçus par la critique mais ignorés par le grand public. Son talent est sans doute le mieux mis en évidence dans Le Chignon d’Olga (2002), son premier long métrage, et La Dame de trèfle (2010).

Le réalisateur français a toujours fait le choix d’inscrire ses fictions en province : c’est un premier grand soulagement face au parisianisme satiné érigé en règle par Thompson et cie ! Le seul cadre offre un bol d’air frais, une respiration que souligne la ligne claire des récits de Bonnell.

Le Chignon d’Olga c’est le parcours d’une famille en deuil depuis peu. De ce contexte qui aurait pu agir comme une chape de plomb sur l’ensemble du film, Bonnell tire une légèreté bienfaisante, un naturalisme généreux. Drôles, pathétiques, paumés mais toujours terriblement attachants, les personnages du français sont des hommes simples, des gens normaux ; dans ce que ces adjectifs revêtent de plus noble. Et c’est profondément touchant.

L’humanité selon Bonnell est immuablement bonne, même lorsqu’elle est confrontée à l’illégalité, comme dans La Dame de trèfle. Un frère et une sœur, mystérieusement liés, se déchirent et s’aiment, lui ment et trafique, elle se perd dans des nuits sans fin. Mais l’histoire est toujours la même, celle d’un passage de vie difficile qui va amener ces personnages à se reconstruire quels que soient les erreurs et les événements.

Ce sont cette foi dans l’humain et cette force tranquille qui tirent le cinéma de Jérôme Bonnell vers le haut. Cela associé à des dialogues ciselés et à un cercle d’acteurs qui entoure le jeune réalisateur depuis ses débuts et ne cesse de s’agrandir : d’abord Florence Loiret-Caille, Marc Citti et Nathalie Boutefeu, et depuis maintenant deux films, Jean-Pierre Darroussin. C’est cette proximité, ces liens jusque dans la conception du film même qui conduisent à un résultat toujours empreint de philantropisme apaisant.bub

François Corda

bub–

A déterrer

Le Chignon d’Olga (2002) / La Dame de trèfle (2010)


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