Even If
interview

RevueChez BUB on n’est pas fanas des superlatifs. Mais cela ne semble pas exagéré d’affirmer que le groupe français Even If, sur scène, c’est génial. Leur pop fait tantôt dans l’uppercut, tantôt dans le dentelle. En live, elle est interprétée avec un bonheur de partager si peu commun qu’elle en devient magique.

Quand et comment s’est formé Even If ?

Paul : En 2009. Nous sommes partis pour changer d’air à la campagne, en emportant quelques instruments. Le postulat était de jouer, tout simplement, et de voir ce qu’il pouvait en sortir. Aucune préméditation. Ca a tout de suite fonctionné. L’idée de raconter l’histoire d’un super Héros évadé d’un comics est arrivée assez rapidement et nous a permis d’avoir un fil conducteur. Ca nous a beaucoup simplifié la tâche pour l’écriture des textes et l’ambiance des chansons.
Vous êtes nombreux dans le groupe, est-ce que chacun prend part à la composition ? Est-ce que vous partez d’improvisations en répétition ou plutôt de démos sur lesquelles chacun s’adapte ?
Richard : Beaucoup de morceaux ont été conçus au début du groupe. Paul, Fanny, Raphaël et Daniel (Roux) se sont donc retrouvés à la campagne et ont ramené des compositions. Et puis autour de ces compositions, le groupe est né. Je voudrais juste revenir sur Daniel, qui nous a malheureusement quitté. C’était un merveilleux musicien et un grand compositeur. Nous étions tous très proches de lui et à sa mort nous avons décidé de monter le groupe. Aujourd’hui les compositions partent souvent d’impros que nous jouons aux répétitions.
Si je ne me trompe pas, les carrières de France et de son frère ainsi que celle de Richard ont plutôt tourné autour d’une pop francophone. Hors Even If est anglophone, assez noisy voire électro même parfois… Du coup quelles sont les influences que vous partagez ?
Paul : Nous venons tous d’univers musicaux assez différents et variés. Cela se retrouve dans le son du groupe. L’anglais est apparu comme une évidence pour changer d’univers et pour aller vite dans l’écriture des textes. C’est nettement plus facile à faire sonner sur des chansons pop.
Il y a une énergie très positive qui se dégage du groupe sur scène. Comment vivez-vous ce moment en commun et que représente-t-il pour vous ?
Richard : Ce sont des moments magiques. Quand tu es musicien, pouvoir se produire sur scène, avec ton groupe, est le résultat de tout ton travail.  Tu te retrouves enfin face au public et là tu rentres dans un autre monde. Toute cette énergie commune a enfin une raison d’être. On se retrouve à vivre notre passion.
Vous attachez beaucoup d’importance à l’identité graphique du groupe, et vous avez même sorti une bande-dessinée conjointement à votre premier album. Comment vous est venue cette idée et que représente l’objet disque pour vous en ces temps de dématérialisation ?
Paul : Les textes du groupe parlent d’un personnage fictif. Un super héros de seconde classe qui cherche son identité. Faire de ces chansons une histoire et illustrer le tout sous forme de Bd est une idée qui nous a bien plu. Ca semblait cohérent de prolonger l’histoire d’un « comic » en comics.

Richard : Pour moi , l’objet disque représente le concret, le rêve matérialisé mais je sais très bien qu’il va disparaitre ; la musique, elle, sera toujours présente ; seul le support change.

Comment trouvez-vous que se porte la musique pop-rock en France aujourd’hui, et, plus globalement, pensez-vous qu’il existe une culture pop dans notre pays ?

Paul : D’un point de vue créatif, ce n’est pas une période plus pauvre que les précédentes. Au contraire, il y a beaucoup d’artistes innovants et créatifs (The Do, Fauve, La femme, Stupeflip, Christine and the Queens). Il semble y avoir un vrai renouveau de la pop en France. Une identité qui n’a pas toujours à nous faire rougir face aux anglo-saxons.

Quels albums vous ont marqué en 2014 ?

Paul : D.Albarn « Everyday robots », The Notwist «  Close to the glass », Tricky « Adrian Thans » et Christine and the Queen « chaleur Humaine ».

Quels vœux avez-vous en tête pour 2015, pour Even If et de manière plus générale ?

Richard : Nos voeux pour Even If , c’est de continuer d’exister, faire de nouvelles chansons, des concerts… Rien de bien original pour un groupe.
De manière générale, on ne pourrait dire que des banalités… On meurt demain donc profitons au maximum du présent.

François Corda

 

 

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