ALIEN³
David Fincher

DeterreAlien³ est un film couillu. C’est bien par là qu’il faut commencer si l’on veut redonner un peu de couleurs au vilain petit canard de la série, celui qui fait le moins l’unanimité ! Pourtant bourré de challenges scénaristiques, (Ripley, le garçon manqué entouré d’hommes ultra burnés double Y, découvre l’amour, exploitation parfaite du huis-clos, retour à l’alien en tant qu’ennemi « unique »), Alien³ a probablement surpris par sa sobriété qui, d’une certaine manière, jurait avec le grand déballage cameronien (fort réussi) du deuxième opus.

Plus proche donc du 8ème passager dans son traitement, ce qui lui a d’ailleurs coûté cher du fait du statut de son aîné, le film de Fincher recentre les enjeux sur les deux protagonistes majeurs de la franchise : Ripley prend de l’épaisseur, l’alien retrouve son statut de pur génie du mal, quand la première n’était qu’une « informatrice » dans Aliens, et le second une simple chair à canon. En d’autres termes, un « back to basics » totalement réjouissant. 

François Corda

bub

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Alien 3 de David Fincher (Etats-Unis ; 1h54)

Date de sortie : 26 août 1992

bub

08/20
Comments
  • Bobi

    Alien 3 est un « back to basics » totalement réjouissant, c’est très vrai. Mais il est peut-être un peu plus que cela encore si on se penche tout particulièrement sur le contraste que produit le diptyque qu’il forme avec Aliens (le deuxième opus). Quand on enchaîne les deux, il est frappant de voir combien Alien 3 peut être vu comme l’envers d’Aliens. Comme si Fincher avait voulu retourner l’univers de Cameron comme un gant. Là où l’aîné déploie des mondes extérieurs dont la pérennité est menacée (cf. Aliens, Abyss, Titanic, Avatar) et dans lesquels les individus ne sont pas beaucoup plus que des agents du drame, Fincher dans Alien 3 circonscrit tout d’abord son univers à une prison qui s’avère être finalement la métaphore des véritables limites qu’ils recherchent : celles de l’individu comme corps et comme âme, prison malgré soi d’une violence monstrueuse et incompréhensible qui devra s’exprimer inéluctablement. Avec une telle approche, l’individu n’est plus simplement l’agent du drame, il est précisément le monde dont la pérennité est menacée. De par son inscription dans cette sous-séquence de la séquence des 4 Alien, la valeur d’Alien 3 s’en trouve encore réhaussée.

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